Difficile d’être passé à côté : ce mercredi 10 mars au matin, un incendie a détruit une partie des centres de données de OVH, à Strasbourg.

 

 

Qui est OVH ?

 

OVH est un géant du numérique français hébergeant environ les deux tiers de l’internet français. La société se place comme leader français de l’hébergement de données, avec 1.5 millions de clients à international. L‘entreprise a récemment été valorisée à 1.2 milliards d’euros, en vue d’une éventuelle entrée en bourse.

Outre son offre d’hébergement avec ses 30 datacenters, dont 15 en Europe, c’est aussi un opérateur télécom, puisqu’il déploie son réseau de fibre optique.

 

 

L’incendie n’a fait aucune victime

 

L’incendie s’est déclaré mercredi 10 mars 2021 à 00h47 où il s’est propagé, jusqu’à être ceinturé à 2h54. À 4h09, le centre de données SGB2 était totalement détruit, puis, finalement, l’incendie a été totalement maitrisé à 5h30.

L’opération a mobilisé 115 pompiers, 43 véhicules, 6 lances-canon et 2 grandes échelles. Des moyens ont également été octroyés par notre voisin allemand.

Quelques collaborateurs d’OVH étaient présents sur place, et ont rapidement été pris en charge par les pompiers. L’incident n’a heureusement fait aucune victime.

L’origine du départ de feu est encore inconnue. Elle fait actuellement l’objet d’une procédure d’investigation.

 

 

Dégâts matériels

 

Le bâtiment 2 (SGB2), un immeuble de 5 étages, d’une surface de 500m², a été totalement détruit. Un tel datacenter hébergeait environ 12 000 serveurs.

Quant au bâtiment SGB1, OVH estime sa destruction à 50%, soit 4 salles sur 8.

Les bâtiments SGB3 et 4 n’ont pas subi de dégât direct, si ce n’est d’ordre électrique : les alimentations sont hors d’usage.

L’intégralité de l’installation était à l’arrêt, le temps que les pompiers stabilisent la situation.

Pour ce qui est du risque de pollution, il semble écarté, car le site n’est pas classé Seveso.

 

 

Conséquences

 

L’incident concerne aussi bien des particuliers, que des professionnels et des institutions publiques.

3.6 millions de sites internet sur 464 000 noms de domaines, auraient été impactés par l’incident, selon Netcraft. Outre les sites, ce sont aussi des serveurs applicatifs, ou encore des banques de données qui ont subi des dégâts.

Certains hébergements ont rapidement pu être remis en route, mais d’autres sont encore hors service.

Pour une partie des clients, l’offre optionnelle de réplication sur un autre site, a permis de sauver les données, qui pourront rapidement être importées sur un autre serveur. Cependant, les clients n’ayant pas de solution de secours (sauvegarde externe au DC, PRA, PCA), et dont le serveur a été détruit, n’auront aucun moyen de récupérer leurs données.

 

 

Que fait OVH ?

 

OVH a rapidement recommandé à ses clients d’activer le « Disaster Recovery Plan », une solution de réplication rapide de machines virtuelles, en cas de plan de reprise d’activité.

Les équipes techniques et commerciales sont pleinement mobilisées pour informer et assister les clients, au fur et à mesure du rétablissement des services. D’ailleurs, il est possible de suivre en direct l’état des travaux, à cette adresse :

TRAVAUX OVH

Les équipes d’OVH travaillent à la restauration des services, avec les objectifs de délais suivants :

  • Remise en marche SGB 1 et 4, d’ici le 15 mars.
  • Remise en marche SGB 3, d’ici le 19 mars.

OVH espère l’acheminement sur site de 10 000 serveurs, d’ici 4 semaines. Le groupe travaille en outre à la construction d’une salle réseau temporaire, dont les éléments devraient arriver d’ici le 11 mars.

En attendant, OVH utilise ses redondances, pour router les hébergements impactés par la coupure des serveurs, vers d’autres sites en Europe, et sans surcoûts.

La société assure qu’elle priorise les clients impactés, en leur réservant le reste de leurs infrastructures.

D’ici là, OVH travaille toujours à la sécurisation et au nettoyage du site, et cherche à évaluer précisément l’impact de l’incident.

 

 

Ce qu’on peut en retenir ?

 

De tels événements sont bien heureusement rarissimes. Pour autant, ils ne sont pas à exclure.

Bien que les centres de données soient généralement plus sûrs que les hébergements en entreprise, le risque zéro n’existe pas. De fait, nous ne rappellerons jamais assez l’intérêt d’intégrer des systèmes de secours dans son système d’information.

Bien que non négligeable, l’impact pour une entreprise d’une interruption d’exploitation, n’est en rien comparable avec une perte définitive de données.

 

 

A qui la faute ?

 

S’il peut être tentant de faire le raccourci « c’est la faute de l’hébergeur », il est bon de rappeler que concevoir un SI résilient est un sujet complexe. Bien trop souvent, on constate qu’il est tentant d’aller au moins cher et au plus simple.

Pourtant, chez OVH comme ailleurs, il est tout à fait possible de concevoir une architecture sur plusieurs sites, ou à minima de mettre en place une sauvegarde efficace.

 

Le Groupe Ténor est également hébergeur, et nous sommes confrontés aux problématiques de PRA/PCA sur les solutions que nous mettons en place.

Au sein de nos infrastructures en propre, où celles que nous exploitons chez les gros acteurs du Cloud, et notamment chez OVH, nous prenons en compte la nécessité d’avoir une sauvegarde résiliente, et une capacité de redémarrage en cas d’incident majeur. Cela fait partie de notre ADN en tant qu’acteur du monde des ERP, où la disponibilité est un facteur clef.

Quelques exemples de solutions mises en place :

  • Sauvegarde « cloud » de serveurs sur des sites clients, dans nos datacenters ou dans le cloud public.
  • Réplication systématique de nos sauvegardes sur deux sites, pour tous nos serveurs hébergés.
  • Séparation totale des infrastructures de sauvegardes, et des infrastructures de production client.
  • Environnements de PRA préconfigurés et testés.

 

 

Notre soutien à OVH et à ses clients

 

OVH est un champion du numérique français, qui distribue ses services à des milliers d’entreprises, partout dans le monde. Nous souhaitons lui manifester notre soutien ainsi qu’à toutes les personnes et sociétés ayant été impactées par l’incident de mercredi.


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